28 juin 2015 -
26 septembre 2015

Asian Spring

Exposition Collective

Asian Spring

Nicolas Mazet inaugure à Gallifet à la fin du mois de juin une saison asiatique « Asian Spring » grâce aux commissaires d’exposition Véronique Maxé et Flore Durand et avec la participation de la galerie Albert Benamou à Paris. Ensemble, ils ont sélectionné des artistes de l’Est qui offrent un regard engagé sur les grandes mutations de leur société.

La galerie Albert Benamou-Véronique Maxé s’est spécialisée depuis des années dans la scène chinoise et a ouvert à un public français les portes de l’orient avec des artistes devenus mondialement réputés.

Le « Rêve Asiatique », dont les quatre piliers sont le rajeunissement, l’amélioration des conditions de vie, la prospérité et la construction d’une meilleure société, reposent sur une idéologie qui se distingue du rêve américain dans sa volonté de prôner un effort collectif au service de la gloire nationale. Les influences collectivistes, bouddhistes, taoïstes qui nourrissent cette vision clashent avec la transition soudaine d’une économie de marché galopante et de l’urbanisation foudroyante qui l’accompagne.

Heurtés par la rapidité des transformations sociales, économiques et environnementales, les artistes expriment les antagonismes dont ils sont témoins, à l’instar de Yang Yongliang qui détourne l’esthétique traditionnelle des paysages montagneux chinois pour illustrer des bouleversements écologiques dont on ne saisit pas immédiatement l’impact. Attraction / répulsion de ce nouveau monde dont les prospections documentaires et les mises en scène photographiques de Chen Jiagang soulignent les aspects les plus noirs. 

 

Dépourvu du mythe fondateur du langage et des peuples dans sa propre culture, l’artiste Chinois Du Zhenjun, puise son inspiration dans l’Ancien Testament pour illustrer avec ses Tours de Babel la fable biblique de la colère de Dieu, appliquée aux excès actuels de l’homme. 

Notre relation à la nature est à nouveau le sujet du travail de Huang Yan qui en grimant le visage de ses protagonistes comme issus d’une porcelaine traditionnelle, souligne à la fois la beauté et la fragilité des plantes. Ces dernières deviennent sculpturales avec Ru Xiaofan, qui inverse le rapport de force avec ses représentations florales aux dimensions dignes du roman de John Wyndham le jour des Triffides. Yun Ayoung quant à elle nous plonge dans un onirisme qui n’est pas sans rappeler celui de James Cameron dans son film Avatar.

Quelle est alors la position de l’homme nous demande l’artiste coréen Choi Xooang, est-il maître ou subit il l’environnement qu’il a lui-même façonné. Pour Zhang Huan, l’individu peut et doit s’exprimer par le verbe et dans la chair, Cang Xin nous montre qu’il est possible d’exister au travers d’une méditation qui nous unit à la nature. Quant à la Kazakh, Almagul Menlibayeva, ses vidéos des steppes désolées de l’Asie Centrale rappellent un paradis perdu où malgré la rudesse, l’homme continue à croire en la vie.